Buliwyf Stonehand

Buliwyf Stonehand le fabriquant d’arme

Un groupe d’aventuriers entra dans un campement non loin de la mine de mithril. Ils étaient sales, pouilleux et en haillons. Tous allèrent se réfugier au centre du camp, autour du feu qui était constamment attisé par les nains qui s’activaient à chercher le charbon nécessaire.

Après quelques minutes, un des voyageur sorti du groupe et demanda dit à haute voix :
« Je suis Lothos, Lothos Riftwalker, je suis à la recherche d’un certain Buliwyf. Des sources sures m’ont indiqué ce camp de forgeron ». L’homme regardait autour de lui, mais aucune réponse.
Personne ne prêtaient attention à cet homme débraillé et, agacé, il décida de répéter son nom et qu’il cherchait ce nain. Ce manège dura toute la journée sans le moindre résultat.

Le second jour, voyant que personne ne lui répondait, Lothos décida de quitter ce camp avec ses compagnons. Ils allaient sortir du camp lorsqu'un gros nain, suant comme un jambon au soleil et à la longue barbe sale et broussailleuse, les héla.

« Hey toi là, qu’est-ce tu recherches ? » lui demanda le nain
Lothos le regarda, tourna le dos de dépit après temps de temps à demander sans réponse, et parti en direction de la forêt sans répondre au nain.

Il n'avait pas fait 10 mètre, qu'un ours d’une belle taille sorti des bois, la bave aux lèvres, prêt à attaquer le groupe d’humain. L’ours se redressa et alla attaquer Lothos. Voyant que l’humain n’avait aucune chance, le nain lui lança une hache avec une dextérité étonnante.
La hache ne pesait rien dans la main de Lothos, il la mania avec une habilité qu’il ne se connaissait pas. D'un simple coup de hache, il trancha net le cou de l’ours. Ses compagnons le regardèrent éberlués.

Lothos regarda la hache qu’il avait dans ces mains, puis regarda le nain, d’un air nié. Les autres nains du campement étaient amusés de voir Lothos comme ça et ils se mirent tous à rire.
Le gros nain s’avanca et repris la hache des mains de Lothos avant de dire :

« Pas mal cette hache hein …. » puis tous se mirent a rire de plus belle.
« Alors grand tu parles plus ? C’est moi Buliwyf, celui que tu cherches …. Tu me veux quoi alors ? »

A ces paroles, Lothos n’arriva pas à répondre, il se contenta de tendre un mot à Buliwyf qui le prit et le lu rapidement avant de regarder ses compagnons.
Rapidement, le camp fut démonter, les mules et les dragonneaux harnachés et tous prêt à partir.

Le convoi se mit en route vers une destination que seul Buliwyf connaissait. Le nain guidait la troupe et tous le suivait en lui faisant confiance. Il leur expliquerait en temps utile pourquoi ce voyage était nécessaire. Les jours passèrent et l’attitude joviale et guillerette des nains avait laissé la place à une atmosphère tendu et silencieuse, comme si tous savaient qu’une lourde quête les attendait.

Le voyage fut long et terrible, plusieurs nains périrent dans les différentes montagnes, mais ils arrivèrent bientôt au terme de leur périple, la mythique forge des Dieux. Le groupe pouvait sentir la fumée dégagée par la forge et c’est elle qui les guidait à travers les montagnes. Buliwyf leur indiqua que la fin du voyage était proche, mais que ça ne serait pas le plus facile.

En effet, le groupe arrivait maintenant dans les cimes neigeuses des hauts pics. Plus de chemins, ni sentiers, ni route balisées. Il fallait donc continuer et faire leurs propres traces. La marche fut lente et laborieuse, jalonnée de cadavres gelés et de créatures étranges. Les cordes gelaient et le courage commençait à fuir le groupe, le désespoir s'emparait de tous. Seul Buliwyf continuait d'avancer, entraînant les autres par son courage.

Ils arrivèrent enfin devant la bouche béante dans la montagne : l'entrée de la Forge des Dieux. Les nains furent emplis de fierté d'arriver à ce lieu mythique, lieu ou si peu d'élus étaient parvenus. Un regain de courage et d'énergie les gagna. La petite troupe de Lothos avait miraculeusement survécu au voyage. Ils installèrent le campement et firent une halte de deux jours pour se reposer et reprendre des forces. La chaleur de la Forge des Dieux rendait le climat plus doux et la neige était absente autour de l'entrée.

Le soir à la fin du repas, alors qu'ils étaient tous regroupés, Buliwyf s'avança. Tous attendaient ce moment depuis des jours et des jours. Il les fixa tour à tour, le regard décidé.

« Il est temps pour vous de connaître le but de ce périple. Je regrette de devoir vous entraîner là dedans et je n'oublie pas nos compagnons qui n'ont pas survécu au voyage. Cependant je ne l'aurais pas fait si je n'avais pas eu la certitude que nous pouvions faire la tache qui nous a été assigné. Mes amis, j'ai besoin de vos talents de mineur, ici.»

Devant les regards emplis de doute de ses compagnons, Buliwyf sorti le papier que Lothos lui avait donné.

« C'est une commande. Une commande très particulière. Je puis vous garantir que si nous y arrivons, plus aucun d'entre vous n'aura de problème pour vivre. Vous pourrez vous installer et vivre tranquillement. »

Dépliant la lettre, il la montra, on pouvait très clairement voir un sceaux en bas, ça ne trompait pas.

« Elle émane directement du Conseillé Militaire de Aden. La lame que je dois forger aura des capacités hors du commun, mais pour y parvenir, j'ai besoin d'un métal très rare, qu'on ne trouve qu'ici, à la Forge des Dieux. Vous connaissez tous les légendes sur les créatures infernales qui vivent dans ce lieu. Je vais pas vous rassurer mais c'est pas des légendes. En entrant ici, on met le pied en enfer. »

« Je vois votre inquiétude, et pourtant je vous demande de me faire confiance. Je connais cet endroit, en étant prudent nous arriverons à un endroit sur ou nous pourrons chercher le metal sans le moindre combat. Reposez vous, nous entrons demain matin. »

Ils entrèrent dans la forge le lendemain matin. Tous avaient en tête les dangers de cette mission, mais se rassuraient en pensant à la prime qu'ils auraient et à la gloire une fois leur tâche réussit. Le Conseil Militaire de Aden n'était pas avar quand il fallait remercier, tous le savaient. Buliwyf savait y faire : ils avançaient constamment et évitaient les horribles créatures magmatiques. Ils ne mirent que deux heures pour parvenir à la salle que Buliwyf avait décrit. Tous étaient soulagés que ça se passe si bien.
Ils s'installèrent et commencèrent à miner et a extraire le précieux minerais. Il fallait entrer profondément dans la roche pour en trouver et le travail était laborieux. Etant tous des mineurs expérimentés dans la recherche de mithril, la tache ne leur faisait pas peur et ils s'activaient, pressés de quitter cet endroit.

Le drame ne tarda pas à arriver et l'expédition se transforma en catastrophe : travailler dans un volcan en activité, même en ayant de l'expérience, ça ne permet pas d'éviter certaine chose. Le deuxième jour, alors que la journée était bien entamée, une violente secousse ébranla la montagne. La galerie que les nains avaient creusée s'effondra sous le choc. Les pertes furent lourdes et les blessés, une fois les débris enlevés, très nombreux. Comme si cela ne suffisait pas, une forte odeur de souffre ne tarda pas à envahir les galeries. Il fallait quitter cet endroit de toute urgence. La précipitation n'est pas très bonne conseillère en ces moments : alors qu'ils étaient proches de la sortie, ils tombèrent nez à nez avec une créature de feu. Le combat fut acharné mais on déplora la mort de deux autres nains.

Enfin ils étaient dehors. Ils ? Du groupe de départ il ne restait plus que cinq personnes, dont Buliwyf. Les pertes avaient été considérables et cette mission fut un cuisant échec. Ils n'avaient plus le choix : il fallait tenter de rejoindre la civilisation malgré leurs faibles moyens. Le voyage de retour fini de décimer le groupe.

Buliwyf, extenué et dernier survivant s'écroula à terre dans la neige. Les visages de ses compagnons morts par sa faute lui revenaient. Il s'en était fallu de peu pour que réussir leur tâche. Se laissant envahir par le froid, il ferma les yeux, prêt à mourir.


Quand il ouvrit les yeux a nouveau, il ne reconnu rien de ce qui l'entourait. Il était dans une sorte de hutte de pierre et de bois. La température était agréable. Il était faible et incapable de tout mouvement. Quelqu'un ne tarda pas à venir se soucier de lui. Une Orc, visiblement contente de voir qu'il s'était réveillé. Il ne comprit rien aux explications que l'Orc semblait lui donner, ne maîtrisant rien de cette langue.

Sa convalescence dura près de deux semaines. Il apprit qu'il avait été récupéré par un groupe d'Orc qui chassait. Pas de trace de ses compagnons. Buliwyf avait retrouvé son air décidé. Il ne resterait pas sur un échec. Il réussirait cette tâche en hommage à ses compagnons tombés. Mais pour ça, il lui fallait constituer un nouveau groupe, des hommes d'expérience capables de faire face aux dangers de la Forge des Dieux. Il y avait tout à faire, mais il y parviendrait !