L'enlèvement, aller et retour aux terres gelées.

L'implantation des arbres était terminée à aden, les derniers curieux venaient de partir, le coeur réchauffé par cet évènement historique, marquant la fin de la reconstruction de la ville. Eithlen, très marquée par l'évènement, s'en vint à l'église se retirer un moment et profiter du calme qu'il y régnait alors. Elle se retira dans l'une des chambres du cloître, s'agenouilla devant une figure d'einhasad et commença à prier...

- Satisfaite?

Elle se retourna brusquement, si bien qu'elle en perdit l'équilibre pour se retrouver à terre, face à un être encapuchonné. Le regard terrorisé par ce visiteur qu'elle n'avait pas remarqué à son entrée dans la chambre, elle bredouilla:

- Q.. Qui êtes vous?
- ...
- Qui êtes vous?!

Le personnage soupira, puis, relevant son chaperon, il découvrit un visage humain, celui d'un homme... celui qui l'avait recueillie quinze ans plus tôt, et qui avait été tué de sa propre main: Marten.

- M... Marten!
- C'est exact.
- C...Comment est-ce possible?
L'homme soupira, et lui tendit la main pour la relever. Elle s'en aida, les yeux éberlués face à cette situation qui la dépassait, et qui suscitait en elle autant de terreur que d'incompréhension.
- Nous n'avons pas le temps, j'ai été témoin d'une chose qui m'a rappelé qui tu étais. Elle s'est.. évadée... et elle... m'a trouvé.
- Idun!
Eithlen serra un poing, et détourna le regard.
- Le temps nous est compté, si tu veux te débarrasser d'elle et comprendre qui a mis ton destin en branle, pars avec moi sur l'instant, une diligence nous attend aux portes de la ville. Mais plus que tout... ne parle de ça à personne.
Elle s'exécuta. Empoignant son épée, Marten l'arrêta.
- De ça, tu n'auras besoin, pas maintenant en tout cas.
- Mais expliquez moi! Où allons nous?
Il lui prit la main et l'emmena aux portes de la ville, au pas de trot. En chemin, il guetta la relève des gardes, et se fraya un chemin furtif jusqu'à la porte Est.

Une diligence attendait.

Tous deux montèrent sur la cariole que deux cougars adultes trainaient. Aussitôt, Marten empoigna les rennes, et, alors que le soleil se couchait, la giligence prit la route du Nord.

Tout le long du voyage, Eithlen questiionna Marten, il lui conta comment il avait survécu à son assassinat, comment il avait abandonné sa vie paisible pour comprendre qui Eithlen était. Jusqu'à sa rencontre avec Idun, la fugitive de Gludio. C'est à ce moment là qu'il comprit qu'elles étaient deux.

Plusieurs jours passèrent, et, aux confins de la vallée des saints, ils empruntèrent un chemin étrange à travers les monts, et arrivèrent face à un spectacle qui les stupéfia tous les deux.

Face à eux s'étendait une barrière de glace, un spectacle de la nature, divisée en deux par un canyon étroit d'où s'échappait un souffle blanc

- Apparament... c'est là que l'on va..., fit Marten.
Eithlen hocha la tête.

Ils errèrent dans le canyon, au pas, frigorifiés tous les deux, durant de nombreuses heures. Jusqu'à arriver devant un spectacle encore plus étrange, une hutte était là... au milieu du chemin. Entourée d'un pilier immense formant comme une sorte de puits de lumière. L'interieur du pilier semblait comme d'un autre monde, il y poussait des fleurs de toutes sortes, un arbre, et même des papillons y vivaient.

- Nous allons passer la nuit ici.

Ils conduirent la diligence à l'intérieur du puits de lumière, défairent les brides, et eithlen entra dans la hutte...

Un coup violent lui fut porté à la tête.

Eithlen rouvrit les yeux dans une salle rougeâtre, ses mains et ses pieds étaient liés, ses bras étaient brûlés par la neige, on l'avait trainée ici comme une vulgaire bête. Devant elle se tenaient plusieurs personnes, elle mit un instant avant de pouvoir les discerner clairement.

- Bienvenue à notre petite fête, Eithlen.

L'homme qui lui parlait lui semblait familier. Et comment! En un instant tout se précipita dans sa tête, l'ordre, la dague, son avancée vers sa mère, le coup net de la dague perforant son coeur, et ce même homme... qui la contemplait d'un air hautain et satisfait. Eithlen poussa un cri de rage, se jettant vers lui. Peine perdue, elle était solidement attachée.

- Hooo, doucement ma belle fit une voix féminine: Idun avanca vers elle, et lui attapa la machoire, un sourire sadique au coin des lèvres.
- Tu n'as pas fait assez de dégâts comme ça? Que me veux tu? Et toi, dit elle en s'adressant à l'homme, qui es tu?
- Mon nom est Hardin, fit l'homme, et comme tu peux le constater, je suis le créateur de ton sinistre destin. Nous t'avons fait venir ici car tu as fait quelque chose qui n'est pas en accord avec ce destin que je t'ai confié...
- Tu m'as libérée, et par celà, tu m'as affaiblie, enchaîna Idun.
- Maudits soyez vous.

Eithlen tourna le regard vers la troisième personne, elle reconnut le chaperon de Marten, son visage s'emplit de larmes et de rage. Marten s'avança, et découvrit son capuchon. Il souriait vicieusement, mais peu à peu son visage changea, sa stature changea, il se rendit plus trappu, découvrant une face immonde, couverte de plaies, de pustules et d'un regard rouge sang.

- Un changeforme... j'aurais du me douter... marmonna Eithlen.
- Tu aurais du, fit Idun, maintenant que nous sommes réunis. Nous allons pouvoir commencer notre petite réunion... Le changeforme asséna un second coup sur la tête d'eithlen.

A son réveil, elle était détachée, dans l'obscurité. Elle se mit à hurler. A tâtons, elle avanca dans la pièce sans réussir à trouver un mur, en criant, elle se rendit compte que la salle où elle se trouvait était immense. Prise de désespoir, elle s'effondra et se mit à pleurer. Les heures passèrent, puis, une lueur apparut dans un coin de la pièce, laissant apparaitre devant elle une silouhette. Cette dernière avanca jusqu'à eithlen, toujours effondrée au sol.

- Viens là, ma fille, fit la voix.

La silouhette craqua une allumette dont elle se servit pour embraser une torche. Au contact, un feu vif révéla le visage doux de la mère qu'elle avait toujours connu.

- Viens à moi, Eithlen, tout est fini...

Eithlen leva les yeux, encore incrédule, vers celle qui avait compté plus que tout au monde à ses yeux, et ces derniers s'emplirent de chaudes larmes. Elle semblait à présent rasserénée par cette douce présence. Elle fit un pas... et asséna en plein dans le visage de sa mère un coup de poing qui la projeta au sol deux mètres en arrière.

- Vous avez pu me berner une fois, mais votre douceur apparente n'est rien en comparaison à celle qu'elle m'avait apportée, lanca eithlen, sanglotante.

La femme se releva, et se mit à pleurer à chaudes larmes. La torche qui était maintenant au sol dessinait de fortes rides sur son visage. Eithlen comprit alors qu'elle venait de frapper celle qu'elle avait réellement laissée pour morte quinze ans plus tôt...

- Ils m'ont ramenée, fit la mère... ils attendent... de toi...
- ...
- Eithlen, c'est moi... Anya...

Eithlen se précipita et se jeta sur sa mère. Pleurant à chaudes larmes toutes deux leur étreinte dura de nombreuses minutes. Elle n'arrivait pas à y croire, tant d'années étaient passées, et maintenant, elle était là, dans ses bras, celle qui, à cause de son impuissance, avait péri de sa propre main.

- Tu m'as tellement manqué, sanglota Eithlen, dans la robe de sa mère.
- Tu m'as également manqué, ma fille tu sais je...

Elles furent interrompues par un claquement de mains. Hardin s'approcha d'elles, et eithlen se retourna violemment, s'interposant entre sa mère et lui, les bras en croix.

- Un pas de plus et je te pulvérise! hurla t'elle.
- Doooucement! Je pensais que pour notre petit... accord, tu accepterais ce cadeau en échange.
- Vous êtes plus vil que ça, je le sais! Notre seule rencontre dans le passé m'a montré votre hideux visage. Restez à distance!
- Personne ici ne veut être blessé... alors soyez coopérative... et nous le serons également, renchérit Hardin le plus calmement du monde. Une fois notre arrangement terminé... vous serez à nouveau libre.
- Quand allez vous me dire ce que vous me voulez?!?

Hardin ne répondit pas, il se contenta de lui signifier de le suivre vers la lumière. Eithlen reprit son souffle, affolée et méfiante à la fois. Elle se releva, puis aida sa mère à se relever. Sans un mot, tous trois se mirent en route de la sortie de cette salle obscure. Au franchissement de la porte, la lumière l'aveugla et elle mit plusieurs minutes à se rendre compte qu'elle se trouvait maintenant dans une grande salle baignée d'une douce lumière qui pénétrait par de grandes ouvertures verticales en ogive. Devant elle se tenaient Idun et Hardin.

- Prête moi à nouveau ton corps, chienne d'éclésiastique, lanca Idun.
- Doucement Idun, interrompit Hardin interposant sa main devant elle. Nous ne sommes pas en guerre, et je suis sûr que notre hôte comprendra nos enjeux...
- Je me sens vide depuis que tu m'as libérée, incomplète, alors rend moi ce qui m'appartient!
- Je t'ai rendu la liberté mais celà ne te suffit pas? Tu es comme la peste, tu ne t'arrête qu'une fois que tu ne peux plus faire de mal, lorsque tout est dévasté. Je ne te donnerai rien de plus!
- Eh bien, pourrais tu répéter ça? lui répondit idun en pointant un doigt vers sa mère.

Une ombre se profila derrière Anya et en un instant elle fut saisie par le changeforme. Ce dernier tenait sous sa gorge une dague encore sanglante qui avait certainement dû trancher une centaines de victimes.

- Mère! Hurla Eithlen!
- Un faux pas et je la tranche, sussura le changeforme, prenant peu à peu le visage d'eithlen.

Terrorisée et le coeur plein de désespoir, eithlen tomba à genoux, Idun s'approcha d'elle, tenant une pierre brillante sur laquelle était apposée une rune. Elle posa sa main sur son front, et un tremblement se fit sentir. Le tremblement s'intensifia, et les deux corps émanèrent une lueur qui se transforma en lumière intense.

- C'est bien... à présent je pourrai enfin être complète, et cette fois-ci... rien ne pourra te faire revenir, lanca Idun, d'un ton vicieux et satisfait.
- Ne fais pas ça ma fille! hurla sa mère. Ne fais... pas ça... ma vie n'a que peu d'importance! Vis ta vie et bats toi! Va! Il y a d'autres mondes!

Eithlen ouvrit brusquement des yeux de bête et attrapa la main d'Idun. Ses doigts s'enfoncèrent jusqu'au sang dans le poignet de cette dernière. Idun hurla et lâcha prise.
La pierre tomba au sol, et Eithlen la ramassa. Hardin fit un pas en avant.

- Ne fais pas de bêtise... Eithlen.
- Vous! N'en faites pas! répondit-elle en braquant la pierre sur le front de Hardin. Puis tournant la tête vers le changeforme, elle lui lança.

- Relâchez la ou vous êtes tous deux morts! Vous croyez que vous survivrez à votre stupide existance liée à la magie de cet immonde personnage?
- Ne sois pas stupide, lança Idun qui était encore accroupie au sol tenant son bras ensanglanté, tu crois sincèrement que tu vas t'en sortir de cette manière? Nous sommes trois, et toi seule désormais.

Eithlen fut interloquée. Elle recula d'un pas, et abaissa son bras. Le changeforme avança avec son otage et vint se placer aux côtés de Hardin et Idun.

Hardin leva une main, et Eithlen sentit que le crystal qu'elle tenait tentait de se déplacer dans l'espace. Elle résista, mais ce dernier lui échappa et revint dans la main de Hardin en un éclair. Idun sourit, et lança:

- Si tu ne souhaite pas m'aider, alors tu coopèrera par la force.

Elle bouscula le changeforme et se saisit d'une main de la dague, de l'autre de Anya. "Paye tes erreurs" lança t'elle un instant avant de plonger la dague dans le cou de la mère.

Eithlen tomba à genoux et hurla, un hurlement rauque de plusieurs minutes. On aurait dit le son d'une bête à l'agonie. D'un être qui aurait perdu toute humanité. Ses pupilles étaient maintenant minuscules, elle se sentit partir.

- Empare toi d'elle, fit Hardin au changeforme.

Mais alors que ce dernier approchait d'elle, elle se releva brusquement et s'enfuit en direction d'une grande ouverture qui donnait sur un endroit sombre, unique autre échappatoire de la salle où elle se trouvait.

- Saisissez la! lança Idun.
- Laisse, dit hardin... par là, c'est un véritable dédale... je ne lui donne pas une journée avant qu'elle fasse marche arrière.

Et pourtant... eithlen resta là bas, de nombreuses heures... peut être des jours... la faim et la soif la tenailaient. Et pourtant elle tenait, tout ce qu'elle avait vécu, ce deuxième moment, l'avait anéantie. Elle s'accroupit dans un recoin et se laissa aller... au bon gré d'einhasad qui reprendrait sa vie à coup sûr. Mais maintenant, plus rien n'avait d'importance...

Plusieurs fois elle se réveilla et sonda le vide. Trop faible pour marcher, elle perdait à chaque fois connaissance. Pourtant... à un réveil... elle se retrouva dans la salle où sa mère avait été une deuxième fois assassinée. Elle ouvrit les yeux... et reconnut un visage familier qui la soutenait sa tête... Mephisto.

- Tout va bien... lui lança t'il. Tout est fini... nous nous sommes occupés d'eux...

Eithlen esquissa un sourire ouvrant à peine les yeux et, sans voix, mut ses lèvres pour dire

- Merci.
- Comment te sens tu, lui demanda t'il?
- Anéantie... répondit-elle.
- Très Bien.

Mephisto lui asséna un grand coup de poing, et elle perdit connaissance.

A son réveil, elle se tenait maintenant attachée à une croix. Le corps lacéré de coups de fouet, et elle se rendit compte que ces coups continuaient. Le changeforme s'en donnait à coeur joie.

- Tiens... notre belle est réveillée. C'est fou comme je.. heu.. je veux dire ce Mephisto a le poing lourd, lança t'il d'un air moqueur et cruel.

Hardin s'approcha... puis tout se bouscula. En un instant elle le sentit pénétrer dans sa tête, savourer chacun de ses souvenirs. Elle tenta de lutter... durant ce qui apparut pour elle des heures. En réalité, l'intrusion dura vingt lunes. Pendant tout ce temps, Hardin, à sa guise, se permit de prendre les souvenirs, de les détourner au pire. La légion d'or défaite, ses amis la reniant, même sire lhadhaniel mourant de sa propre main. C'en fut trop... elle abandonna la lutte. Elle sentit son corps tomber au sol et la main d'idun se poser sur son front, avec la sensation glaciale que procurait le crystal runique. Eithlen se laissa aller, Idun se concentra et commença à entrer en elle.

Alors qu'elle était presque enfin passée de l'autre côté, eithlen usa de ses dernières forces, et aggrippa le crystal. Le projetant au sol, il vola en deux éclats saillants dont elle se saisit, chacun dans une main. Se relevant brusquement elle lança deux coups nets placés à la gorge d'Idun qui vola dans un nuage de sang.

- Peste, tu ne perds rien pou... furent les derniers mots d'Idun, gisant à terre, dans une flaque écarlate.

Eithlen sourit... et sentit que des forces en elle étaient revenues. Hardin était terrifié par ce qui venait de se passer. Tétanisé, il tomba à genoux, Eithlen approcha de lui et sans un mot lui fit subir le même sort qu'à Idun en une fraction de seconde, avant de quitter la pièce.

Durant des lunes... elle erra dans le donjon labyrinthique, perdue dans l'obscurité, et totalement désorientée. Elle parvint tout de même à en atteindre la sortie au prix de nombreux efforts, mais elle sentait que son heure était venue... La sortie l'amena vers un spectacle qui l'emplit de désespoir... A perte de vue, les montagnes, la glace, et la mort.

Elle ne se souvint pas des sept lunes qui la conduirent, poussée par l'instinct de survie, jusqu'à Aden, où elle échoua sur les marches de la cathédrale, aux pieds de Pancho.




[HRP: Ceci est l'histoire d'eithlen entre le moment du plantage des arbres d'aden et son retour dans les bras de pancho un mois plus tard, pour info idun est morte du coup celà signifie que son perso sera delete sous peu (le temps de récup son matos quand même. Autre truc, eithlen va désub sa classe warcryer et subber Sorcerer, la classe d'Idun]

peu de ce qui s'est réellement passé fut transmis à pancho, toutefois, eithlen décida de placer ce récit complet dans son journal, qu'elle fit sceller à jamais.

Eithlen, après plusieurs jours de repos, et alors que le siège d'Aden se profilait, décida de ne plus reparler de cette histoire et d'aller désormais de l'avant, vers "d'autres mondes"